Une démocratie ne vaut et ne dure que si elle sait refondre constamment dans la communauté nationale l'individualisme qu'elle fait naître (Jacques de Lacretelle)
Il semble acceptable, voir évident pour grand nombre de nos concitoyens, qu'il soit nécessaire de prendre à ceux qui ont plus pour donner à ceux qui ont moins.
Mais avec une particularité, prendre aux autres pas à nous! (droits acquis, corporatisme...)
Ainsi nous voulons nous défendre bec et ongles des autres pays. Peut-être pourrions- nous voir les choses autrement? Ne pas nous cantonner à voir ce que nous pourrions "perdre", mais ce que nous pourrions "échanger". Nos entreprises, nous en parlons peu, autrement que pour le poids des charges sociales ou les bénéfices de celles du CAC40. Tout comme les salariés qui prônent le protectionnisme de leurs droits acquis, les entreprises persistent dans leur course à la productivité (abaissement des coûts de production = baisse des prix = restructuration= licenciements..) ont une vision réductrice des choses.
Nous ne pouvons pas et ne voulons pas égaler les entreprises des pays qui ont des faibles coûts salariaux. En revanche nous avons les moyens de développer nos savoir-faire en innovant et nous exporterons cette technicité, y compris vers nos entreprises délocalisées, puisque nos PME font vivre ces grands groupes et ne se délocalisent pas.
Le Japon, la Chine...investissent dans l'innovation et la recherche et nous persistons dans la productivité.
Il appartient tant au MEDEF, qu'aux organisations syndicales de se remettre en question sur cette vision de l'entreprise et du travail, faute de quoi, entreprises et salariés sont voués à la même régression.
Ainsi on se sert de l'Europe comme bouc émissaire de nos délocalisations.
Dans l'entreprise qui délocalise ou qui ferme, ce que nous n'acceptons pas relève plus de la responsabilité de son dirigeant qui ruine l'entreprise par sa mauvaise gestion et s'attribue en récompense un parachute doré ou qui ferme la nuit comme un voleur, n'assumant aucune de ses obligations. Même si ces "patrons voyous" ne sont pas nombreux, il faut que la justice se montre sévère, également plus sévère pour les multirécidivistes des petites et moyennes entreprises qui demeurent en France et qu'il convient de leurs rappeler que leur liberté est conditionnée par leur responsabilité.
En revanche grand nombre de nos grandes entreprises ont été sauvées par l'Europe : Renault; PSA; Airbus..., elles ont grandi dans la coopération avec les autres pays de l'Europe. Nous sommes même en droit de dire au nom de l'aide que nous voulons apporter aux pays pauvres, qu'une délocalisation peut contribuer au développement et à l'amélioration du niveau du pays où elle s'installe. A charge que cet échange soit réalisé dans un cadre défini par une volonté politique sociale et environnementale.
Ce cadre, seule l'Europe peut le fixer.
En réalité nous avons surtout un déficit d'Europe, d'Innovation et de Recherche.
Nous avons cessé de nous développer pour vouloir nous "gaver" et nous pensons être les meilleurs.
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